Le conseiller à la sécurité nationale afghane Hamdallah Moheb a déclaré que le président Ashraf Ghani ne se présenterait pas aux élections anticipées qu’il a proposées dans le cadre d’un plan de paix avec les militants talibans.
Moheb a ajouté – lors d’une conférence de presse dans la capitale, Kaboul, hier samedi – que Ghani sera prêt à organiser les élections dès qu’il sera convenu de les tenir dans les 3 ou 6 mois.
Bloomberg a rapporté que Ghani avait proposé des élections présidentielles anticipées le mois dernier en réponse à la tentative américaine de nommer un gouvernement intérimaire pour remplacer son administration.
D’un autre côté, Bloomberg a cité un porte-parole des talibans, Muhammad Naeem, disant que le mouvement avait reçu l’offre de paix américaine et était toujours à l’étude.
Et le ministre afghan des Affaires étrangères, Hanif Atmar, a déclaré la semaine dernière – lors d’une conférence de presse dans la capitale indienne, New Delhi – que le gouvernement était prêt à convoquer des élections anticipées dans l’intérêt du processus de paix, et que les élections pourraient se tenir en présence de observateurs internationaux.
Il a souligné que les Taliban devraient accepter les élections comme un moyen légitime de transférer le pouvoir et de parvenir à un règlement politique.
Dans le cadre du processus de paix, Hamdallah Moheb a déclaré qu’il y avait une délégation gouvernementale dans la capitale qatarie, Doha, pour s’entretenir avec les talibans et les États-Unis afin de fixer le programme de la prochaine conférence d’Istanbul sur la paix en Afghanistan.
Il a ajouté que les talibans n’avaient rien à discuter (à Doha), et qu’ils ont juste insulté (les responsables afghans) pour montrer qu’ils n’ont pas changé et que ce qu’ils veulent, c’est uniquement le pouvoir.
Le responsable afghan a accusé les talibans de tenter de s’emparer du pouvoir par le terrorisme.
Le quotidien local Ettalaat Rose a rapporté que Ghani évoquera probablement l’idée de tenir des élections anticipées à la Conférence de paix d’Istanbul qui se tiendra en avril, qui fait partie des efforts internationaux visant à accélérer le processus de paix bloqué.
Les craintes grandissent quant à l’augmentation de la violence dans l’Afghanistan, fatigué par la guerre, depuis que le président américain Joe Biden a laissé entendre qu’il était possible de retarder le retrait des forces américaines.
Dans un entretien exclusif avec l’Anatolie, mercredi, le porte-parole du bureau politique des talibans au Qatar, Muhammad Naim, n’a pas exclu que le mouvement lancerait des attaques en Afghanistan contre les forces gouvernementales et étrangères à moins que les États-Unis ne retirent leurs forces avant le 1er mai, qui est la date limite spécifiée dans l’accord, Doha, février 2020.
Avec la médiation qatarie, le 12 septembre 2020, des négociations de paix historiques ont commencé à Doha, entre le gouvernement afghan et les talibans, avec le soutien des États-Unis, pour mettre fin à 42 ans de conflits armés en Afghanistan.
Auparavant, le Qatar avait joué le rôle de médiateur dans les négociations entre Washington et les talibans, qui ont abouti à la signature d’un accord historique fin février 2020, pour un retrait progressif des États-Unis d’Afghanistan et un échange de prisonniers.