Les forces de sécurité libanaises ont utilisé certaines méthodes de torture utilisées dans les prisons les plus notoires de Syrie, et deux victimes de torture étaient mineures, selon Amnesty International.
Le procureur public discriminatoire du Liban, le juge Ghassan Oweidat, a demandé lundi au tribunal militaire d’enquêter sur le rapport d’Amnesty International, qui accusait les forces de sécurité d’avoir torturé des réfugiés syriens arrêtés ces dernières années pour “terrorisme”.
Dans un rapport qu’elle a publié mardi dernier et intitulé “Comment j’aurais aimé être mort”, Amnesty International a documenté des violations de 26 réfugiés syriens, dont 4 enfants, qui ont été arrêtés entre 2014 et 2021 pour retenue. Elle a déclaré que les forces de sécurité utilisaient «certaines des mêmes méthodes de torture horribles utilisées dans les prisons les plus notoires de Syrie». L’accusation était principalement dirigée contre le renseignement de l’armée.
L’Agence nationale des médias a rapporté qu’Oweidat «avait demandé au commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire de mener une enquête sur ce qui était indiqué dans le rapport d’Amnesty International concernant l’arrestation et la torture de réfugiés syriens dans des affaires de terrorisme, conformément aux dispositions de la loi No. 65 «concernait« la lutte contre la torture et les autres formes de traitements ou châtiments cruels. Ou inhumains et dégradants ».
Selon l’organisation, les méthodes de torture comprenaient «des coups avec des bâtons de métal, des câbles électriques et des tuyaux en plastique». Les détenus ont déclaré «les avoir suspendus la tête en bas ou les forcer à adopter des positions stressantes pendant de longues périodes».
L’un des détenus a déclaré qu’il avait été «battu sur les parties génitales jusqu’à ce qu’il s’évanouisse». L’organisation a également documenté les «mauvais traitements infligés à deux femmes qui ont été victimes de harcèlement sexuel et de violence verbale en détention».
Les détenus se sont vus refuser un “procès équitable”, selon l’organisation, qui a déclaré que “dans de nombreux cas, les juges se sont fortement appuyés sur des aveux extorqués sous la torture”.
Les forces de sécurité ont arrêté les 26 réfugiés après 2014, qui ont été témoins de batailles entre l’armée libanaise et des combattants du Front Al-Nosra et de l’Organisation de l’État islamique, qui se sont infiltrés depuis la Syrie et se sont fortifiés dans une zone frontalière montagneuse. À l’été 2017, les combattants des deux organisations ont quitté le Liban à la suite d’opérations militaires et d’un accord d’évacuation.
“Il ne fait aucun doute que les membres des groupes armés responsables de violations des droits de l’homme devraient être tenus pour responsables de leurs actes, mais la violation flagrante par les autorités libanaises (…) constituait une parodie de justice”, a déclaré Marie Forrestie, chercheuse sur les droits des réfugiés et des migrants au sein de l’organisation.
Le Liban a adopté la loi anti-torture en septembre 2017. Le Liban estime le nombre de réfugiés syriens résidant sur son territoire à environ 1,5 million, dont environ un million sont enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.