Hayy Bin Yaqzan et Robinson Crusoé … Controverse sur l’influence islamique sur la littérature des Lumières occidentales

À une époque où nous assistons à l’exacerbation des désaccords et des conflits entre l’Occident et le monde islamique, les histoires d’échanges intellectuels entre les deux cultures sont souvent cachées. Un exemple de mélange et d’acculturation entre l’Occident et le monde islamique est le comparaison faite par le philosophe algérien Malik Bennabi dans son livre “Le problème des idées dans le monde islamique” entre mon histoire “Live Bin Yaqzan par le philosophe et médecin arabe Ibn Tufail Al-Andalus (1100-1185AD), et par Robinson Crusoé par l’écrivain, marchand et écrivain anglais Daniel Defoe (1660-1731AD).

Dans un rapport publié dans le New York Times américain , l’écrivain turc Mustafa Akyol met en lumière l’influence des écrits de Hayy Bin Yaqzan et Ibn Rushd sur la pensée occidentale. Démontrer la fertilisation croisée entre les cultures occidentales et musulmanes depuis des siècles. Lire aussiMowgli dans les bois. “Le Livre de la Jungle” est-il un acte d’orientalisme colonial?Beaucoup plus vieux qu’on ne le pense. C’est ainsi que les écrivains arabes ont participé à la genèse de l’art du romanHayy Bin Yaqzan et Robinson Crusoé … une nouvelle controverse française sur une ancienne histoire arabe qui a inspiré les philosophes occidentaux

Crusoe et Ben se réveillent

Des millions de lecteurs à travers le monde ont vu le livre populaire “Robinson Crusoé”, qui raconte l’histoire d’un homme échoué sur une île isolée, écrit par Daniel Defoe au 18ème siècle.

Mais peu d’Occidentaux ont lu le chercheur en traduction orientaliste de l’Université de Cambridge Simon Oakley 1708 roman du 12 siècle Ibn Tufail andalou «quartier Ben Yaqthan», considéré comme rédacteur en chef de The Guardian ( The Guardian ), Martin Wainwright qu’Ibn Tufail efface les empreintes digitales sur le roman de Defoe.

Le roman arabe raconte l’histoire d’un garçon appelé Hayy, qui a grandi seul sur une île déserte, a utilisé ses sens et son esprit pour comprendre les mécanismes du monde qui l’entoure, exploré les lois de la nature, embrassé ses idées basées sur la logique, adopté des théories sur l’origine de l’univers et développé une relation éthique avec les animaux et les plantes.

Il a quitté son quartier insulaire et a visité une communauté religieuse, mais il a remarqué que certaines personnes religieuses étaient grossières et hypocrites; Il est revenu à son isolement et a continué à développer ses propres notions de vérité et de morale, en s’appuyant sur les fondements de la pensée logique, selon la présentation d’Akyol. https://www.youtube.com/embed/3FnYHrVzfEk?version=3&rel=1&showsearch=0&showinfo=1&iv_load_policy=1&fs=1&hl=ar&autohide=2&wmode=transparent

Traductions de Ibn al-Tafil

Au début de l’histoire européenne moderne, les traductions de Hayy Bin Yaqzan se sont largement répandues, comme il a été traduit par l’arabiste britannique Edward Pocock Jr. (1604-1691) en latin en 1671, et George Keith l’a traduit en anglais 3 ans plus tard.

J’admire le travail d’Ibn Tufayl par des noms célèbres des philosophes des Lumières au 17ème siècle, tels que le Néerlandais Baruch Spinoza, l’Allemand Gottfried Wilhelm Leibniz et l’Anglais John Locke, qui ont été parmi les pionniers de la promotion de la dignité humaine dans un Monde chrétien épuisé depuis longtemps par les guerres de religion et les rivalités sectaires.

Parmi les admirateurs du roman se trouve une secte protestante apparue au XVIIe siècle, connue sous le nom de «Quakers», et George Keith – un missionnaire écossais appartenant aux Quakers – a aidé à traduire le roman en anglais en le diffusant dans les cercles de Les intellectuels européens. Publicité

Le roman était pleinement conforme aux enseignements des Quakers, ce qui signifie que chaque être humain a une «lumière intérieure», indépendamment de sa croyance, de son sexe ou de sa race. Plus tard, ces idées ont contribué à changer l’Europe et le monde, car les Quakers ont joué un rôle de premier plan dans les campagnes pour l’abolition de l’esclavage, l’émancipation des femmes et d’autres.

Selon l’auteur, la philosophie d’Ibn Rushd, à son tour, a été profondément influente dans la pensée occidentale et a représenté la principale source de redécouverte de la culture des Grecs en Europe, ce qui lui a valu un haut degré de respect dans l’histoire intellectuelle de l’ouest.

L’écrivain estime – dans son article du journal américain – qu’Ibn Rushd a tenté d’harmoniser ses idées philosophiques avec la loi islamique, sur la base de la vision que la religion et la raison sont deux sources indépendantes de sagesse. Dans cette vision, la religion a ses propres lois écrites, tandis que l’esprit a ses propres lois non écrites qui portent les principes universels de justice et de miséricorde. Ibn Rushd a soutenu – dans son livre «La séparation de l’essai entre la sagesse et la charia de la communication» – que tout conflit entre religion et raison nécessite une tentative de réinterpréter les lois écrites de la religion en fonction du contexte historique. https://www.youtube.com/embed/oO7cZtYSTr8?version=3&rel=1&showsearch=0&showinfo=1&iv_load_policy=1&fs=1&hl=ar&autohide=2&wmode=transparent

Influencé par les Arabes

Dans le livre de l’ auteur et philosophe français Jean – Baptiste Brennet “Robinson de Gadicks”, soumis par le journal ” , Le Observateur” ( de L’Obs ) époque française plus tôt, Defoe connaissait le texte d’ Ibn Tufail, surtout que beaucoup des auteurs inconnus au XVIIIe siècle, ils ont lié L’histoire de Robinson Crusoé et celle du philosophe arabe Ibn Tufail, et Crusoé ont inversé le cours de l’histoire au service de l’idéologie dominante de son temps en promouvant l’idée de l’homme européen qui porte la civilisation aux autres et leur enseigne.

Alors que Hayy Bin Wakzhan est né sur une île et a appris la langue des gens, Robinson est né avec des gens et a appris parmi eux à aller sur l’île où il commence à enseigner aux autres là-bas, et enseigne à l’un des «sauvages», et lui transmet ce que l’homme civilisé a atteint, et fait de lui son serviteur qui l’amène en Europe.

Bennett dit que cette histoire exprime tous les traits distinctifs de la philosophie de l’Andalousie au 12ème siècle, qui était basée sur la philosophie d’Aristote dont la modernité héritera plus tard, comme le développement de la pensée et de la rationalité, à travers l’arrangement des connaissances et l’accès au vérité, et se terminant par la relation entre la méditation et le mysticisme et même la réconciliation entre philosophie et religion.

Bennett pense que l’histoire de Hayy Ibn Yaqzan est très utile car elle est une évaluation de la philosophie. Nous voyons Ibn Rushd, Al-Farabi, Ibn Baja et Aristote, bien sûr, mais nous voyons aussi des soufis et des théologiens comme Al-Ghazali, qu’Ibn Tufail invoque différemment dans un cadre philosophique.

Ibn Tufayl, le «platonicien», a tenté de réconcilier un ensemble de paradoxes, en exprimant la rationalité, le mysticisme, la contemplation et l’intuition, dans une approche de compromis qui complique parfois la lecture de son texte, car tout semble controversé.