Les électeurs du Kirghizistan se sont rendus aux urnes, dimanche matin, pour voter sur un nouveau projet de constitution pour le pays et pour élire les membres des conseils locaux.
En vertu des amendements, le président Sadr Jabarov pourra siéger pendant deux mandats de cinq ans chacun, et les pouvoirs du Parlement seront réduits avec le nombre de députés ramené de 120 à 90.
Selon la Commission électorale kirghize, 3 millions et 606 mille 201 électeurs voteront dans 2 474 loges dans 28 villes.
Environ 30 000 candidats, dont 5 300 femmes de 59 partis politiques, se disputent les élections pour 7 560 sièges dans les conseils locaux.
Dans la capitale, Bichkek, le président kirghize Sadr Jabarov et son épouse Igul Jabarova ont voté aux élections.
En quittant le bureau de vote, Jabbarov a appelé son peuple à se rendre aux urnes, à voter sur le projet de constitution et à choisir ses représentants dans les conseils locaux.
Jabarov a souligné que pour la première fois, le Kirghizistan rédige lui-même une constitution, avec la participation d’avocats, d’universitaires, de médecins et de scientifiques.
Critique européenne
L’amendement constitutionnel fait l’objet de vives critiques de la part de certaines forces de l’opposition. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et la Commission de Venise du Conseil de l’Europe ont regretté l’absence de consultations publiques et approfondies au Parlement sur le texte et ont exprimé leur inquiétude sur «le rôle et les pouvoirs du président». Publicité
Jabarov, 52 ans, est un homme politique populiste qui est arrivé au pouvoir en octobre grâce à un mouvement de protestation violent et a été élu président en janvier.
Les milieux occidentaux et les organisations de défense des droits de l’homme accusent le président kirghize de s’employer à consolider ses pouvoirs et d’arrêter deux de ses opposants lors des élections présidentielles, ainsi qu’un ancien Premier ministre dans les semaines qui ont suivi le vote.
D’autre part, le président russe Vladimir Poutine a déclaré fin février lors d’une visite à Djabarov à Moscou qu’il espérait qu’une réforme constitutionnelle renforcerait la stabilité et les relations bilatérales entre Moscou et Bichkek.